- SOMALIE - Actualité (1990-1996)
- SOMALIE - Actualité (1990-1996) P align=centerSomaliePolitique intérieureLe 6 juillet 1990, la garde présidentielle ouvre le feu sur la foule dans un stade, croyant le président Mohamed Siyad Barre menacé : 62 personnes sont tuées.Le 27 janvier 1991, les rebelles du Congrès de la Somalie unifiée (C.S.U.), après de violents combats, s’emparent de Mogadiscio et le président Siyad Barre, arrivé au pouvoir grâce à un coup d’État en octobre 1969, s’enfuit. Le 29, Ali Mahdi Mohamed devient chef de l’État.Le 18 mai, le Mouvement national somalien instaure dans le Nord un État souverain et forme un gouvernement provisoire indépendant de Mogadiscio.Le 17 novembre, Ali Mahdi Mohamed est renversé par le général Mohamed Farah Aïdid; tous deux sont membres du C.S.U., mais appartiennent à des clans opposés. Des combats meurtriers divisent la capitale.Le 24 mars 1994, à l’instigation des Nations unies, Mohamed Farah Aïdid et Ali Mahdi Mohamed signent un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu et préparant la voie à des élections et à l’instauration du premier gouvernement somalien depuis l’éviction du président Siyad Barre en janvier 1991. Le 28, dans le sud du pays, les représentants de 6 autres factions concluent à leur tour un accord de paix. Ces accords ne sont pas suivis d’effet.Le 2 janvier 1995, l’ancien président Mohamed Siyad Barre, renversé en janvier 1991, meurt au Nigeria où il vivait en exil.En mars, lors du départ des forces de l’O.N.U., les clans rivaux continuent de s’affronter et le pays est toujours dépourvu d’institutions. La famine, que les opérations menées sous l’égide de l’O.N.U. avaient fait cesser, réapparaît dès la fin de l’année, dans certaines régions, en raison, notamment, du départ de nombreuses organisations caritatives.Le 1er août 1996, Mohamed Farah Aïdid meurt des suites de blessures subies lors d’affrontements, à Mogadiscio, avec les troupes de son principal rival, Ali Mahdi Mohamed. Le 4, le C.S.U. désigne son fils, Hussein Farah Aïdid, pour lui succéder. Celui-ci maintient des positions tout aussi intransigeantes. Les combats reprennent le 10.Vie économiqueL’économie était déjà exsangue avant le début de la guerre civile. Celle-ci est financée par le pillage des secours envoyés par les organisations humanitaires et par le trafic de drogue. Les seuls prix en baisse sont ceux des armes.Relations internationalesLe 27 juillet 1992, le Conseil de sécurité de l’O.N.U. décide l’envoi en Somalie d’une mission chargée de l’organisation d’une opération humanitaire de grande ampleur. Le 12 août, pour lutter contre le pillage des convois humanitaires alors que la famine menace 4,5 millions d’habitants, le secrétaire général de l’O.N.U., Boutros Boutros-Ghali, décide le déploiement de 500 casques bleus.Le 3 décembre, mettant pour la première fois en pratique un droit d’ingérence non encore codifié, le Conseil de sécurité adopte la résolution 794 qui autorise à «employer tous les moyens nécessaires pour instaurer aussitôt que possible des conditions de sécurité pour les opérations de secours humanitaires en Somalie», sans que ce pays en ait fait la demande. Douze pays, dont la France, engagent au total 36 000 hommes dans le cadre de l’opération Rendre l’espoir. Les organisations humanitaires rappellent la nécessité de conclure un accord politique. Le 9, les marines débarquent à Mogadiscio.Le 22 janvier 1993, les États-Unis demandent à l’O.N.U. de prendre le commandement de l’intervention multinationale qu’ils assuraient jusqu’alors.Le 26 mars, l’O.N.U. autorise l’organisation d’une nouvelle opération en Somalie (Onusom II) afin de désarmer les milices.Le 6 juin, une résolution de l’O.N.U. demande l’arrestation des responsables de la mort de 23 casques bleus dans une embuscade attribuée aux forces du général Aïdid.Le 9 septembre, des affrontements entre l’Onusom (soutenue par des hélicoptères américains) et les forces du général Aïdid se soldent par la mort de plus de 100 civils. D’humanitaire, la mission de l’O.N.U. est donc devenue essentiellement militaire, après l’échec des négociations et la décision de capturer le général Aïdid. Le 22, le Conseil de sécurité fixe à mars 1995 l’issue de la mission de l’Onusom II. Le 28, opérant un complet revirement face aux risques d’«enlisement», Bill Clinton et le secrétaire général de l’O.N.U. affirment privilégier désormais le dialogue avec les factions somaliennes, dont le général Aïdid est toutefois exclu.Les 3 et 4 octobre, une opération de l’Onusom se solde par la mort de 18 rangers et de centaines de victimes somaliennes. Le 7, Bill Clinton annonce que les soldats américains quitteront la Somalie avant le 31 mars 1994. Le 9, le général Aïdid lance un appel au cessez-le-feu. Le 12, l’émissaire envoyé par Bill Clinton rencontre des membres de l’Alliance nationale somalienne.Le 14 novembre, les 1 100 militaires français membres de l’Onusom entament leur retrait. Le 16, l’O.N.U. suspend les actions engagées. Le 18, le général Aïdid sort de la clandestinité.Le 4 février 1994, une résolution du Conseil de sécurité prévoit la réduction progressive de l’Onusom et restreint la mission de celle-ci à la seule aide humanitaire. Le 25 mars, les derniers soldats américains de l’opération Rendre l’espoir cèdent la place aux casques bleus et quittent le pays. Le 22 août, 7 casques bleus indiens sont tués dans une embuscade, dans l’ouest du pays. Le 4 novembre, une autre résolution de l’O.N.U. confirme le retrait total de l’Onusom à la date du 31 mars 1995.Le 28 février 1995, les forces de l’opération multinationale Bouclier uni, destinées à protéger le retrait de l’Onusom et dirigées par les États-Unis, commencent à débarquer en Somalie. L’évacuation des casques bleus de l’Onusom s’achève le 2 mars.
Encyclopédie Universelle. 2012.